L’essaim des abeilles

 
 
 
 


Pourquoi étudier les abeilles ?

Les abeilles sont considérées comme les insectes les plus importants contribuant substantiellement à la sécurité alimentaire de notre espèce. À juste titre, elles pollinisent plus de 75% des variétés de plantes cultivées sur Terre. La plupart des gens connaissent bien l’abeille domestique pour sa production de miel et son omniprésence en agriculture, mais cette espèce est d’origine européenne. Au Québec, il existe plus de 350 espèces d’abeilles sauvages qui pollinisent les plantes sauvages et cultivées. Principalement solitaires et réparties en six familles différentes, ces espèces varient en taille, en couleur, en comportement et leur biologie fascine quiconque qui s’y intéresse. Toutefois, depuis quelques années, certaines espèces sont devenues menacées, vulnérables ou carrément en danger tel que le Bourdon à tache rousse (Bombus affinis). De plus, il n’existe pas encore de liste officielle des espèces présentes au Québec et encore moins au niveau régional ou dans les zones plus rarement visitées par les scientifiques.

Nous savons que l’urbanisation, l’utilisation de pesticides, la perte d’habitat et la présence d’espèces exotiques a un effet délétère sur les abeilles sauvages, mais nous ne savons pas à quel taux ni à quelle vitesse nous perdons des espèces régionalement. Alors pour un groupe d'insectes si important, il est impératif de mettre des efforts pour leur recensement. De cette façon, nous aurons les informations nécessaires afin de diriger des actions de conservation pour nos pollinisateurs.

Les opportunités de recherche

  • Établir une première liste des espèces du Québec

  • Il n’existe pas encore de liste des espèces exhaustive.

  • Constituer les cartes de distributions des espèces

  • 90% des espèces n’ont pas de carte de distribution.

  • Connaître le taux d’extirpation des espèces régionalement

  • Nous savons que plusieurs espèces perdent du terrain au niveau géographique et des populations, mais nous ne savons pas à quelle vitesse ni à quel endroit.

  • Des nouvelles mentions et expansion d’aire de répartition

  • Il n’est pas rare de trouver des espèces qui n’ont jamais été enregistrées pour le Québec.

  • Création d’une clé d’identification illustrée en français

  • Il n’existe pas encore de clé d’identification en français, et pour plusieurs familles d’abeilles, l’illustration des clés aiderait grandement à faciliter leur utilisation.

  • Recenser les espèces d’abeilles exotiques présents au Québec

  • Contribuer à la mise à jour des cartes de distributions des espèces exotiques envahissantes présentes au Québec

  • Les cartes de distributions de certaines espèces ne sont plus à jour et d’autres sont simplement inexistantes.

 
 
Bombus affinis

Bombus affinis

 
Nouvelle mention de Osmia taurus pour le Québec. photo de Sam Droege.

Nouvelle mention de Osmia taurus pour le Québec. photo de Sam Droege.

 

Il existe environ 20 000 espèces d’abeilles sauvages dans le monde, dont près de 800 réparties à travers le Canada et 350 au Québec.

Les abeilles sauvages au Québec

 

Les Halictes

Augochlora pura

Augochlora pura

Les Andrènes

Andrena dunningi

Andrena dunningi

Les Colletes

Les Mégachiles

Megachile frigida

Megachile frigida

Colletes sp.

Colletes sp.

Les Ceratina

Ceratina calcarata

Ceratina calcarata

Les bourdons

Les Lasioglossum

Les Melissodes

Bombus ternarius

Bombus ternarius

Lasioglossum sp.

Lasioglossum sp.

Melissodes desponsa

Melissodes desponsa


Quinze espèces d’abeilles sauvages canadiennes (toutes des bourdons, sauf deux) sont menacées selon diverses autorités. L’Union internationale pour la conservation de la nature en classe trois en danger critique et six vulnérables.


Il faut aider les abeilles, mais lesquelles?

Il est important de bien distinguer les abeilles sauvages de l’abeille domestique (Apis mellifera) puisqu’en milieu agricole et naturel, ces dernières subissent les répercussions des activités anthropiques de manières complètement différentes. L’abeille domestique voit sa population monter en flèche dû à l’installation d’un important nombre de ruches dans les dernières années. D’un autre côté, les abeilles sauvages se font retirer une grande portion de leur garde-manger entres autres à cause de l’agriculture (pesticides), du manque de diversité florale (monocultures) et de l’exploitation, la transformation et l’appropriation de leur niche écologique. Lorsque les ressources florales sont insuffisantes pour répondre aux besoins de toutes les abeilles, en plus de voir leurs populations s’affaiblir, les abeilles sauvages doivent compétitionner contre une vague en croissance depuis (xxxx) d’abeilles domestiques pour les ressources qui leur sont essentielles. Par conséquent, contrairement à ce que l’on pourrait penser, installer une ruche d’abeilles domestiques dans notre cours ne s’avère pas toujours être une méthode suggérée pour aider les abeilles puisqu’au-delà d’un certain seuil, un trop grand nombre de ruches pourrait entraîner une montée de la compétition entre les abeilles et une diminution de la disponibilité des ressources pour ces dernières. 



Ce qu’il faut retenir est qu’il est essentiel d’aider les abeilles sauvages, mais il ne faut pas oublier que cet effort collectif de conservation constitue ultimement une avancée pour la lutte pour la biodiversité.


L’équipe

 

Étienne Normandin - Expert

Julie Gauthier - Côte-Nord

Jean Denis Brisson - Saint-Augustin-de-Desmaures

Elena Pavlova - Argenteuil

Micheline Bertrand - Trois-Rivières

Daphné - Trois-Rivières

Geneviève Boudreau - Québec

Gilles Arbour - Mont-Saint-Hilaire

Julie Brousseau -


Comment aider les abeilles?

  • Planter des fleurs (plantes vivaces indigènes, floraison d’avril à octobre, planter en massif pour donner endroit pour hiberner

  • Acheter des semences et ou semis biologiques

  • Laisser pousser votre pelouse, la remplacer par du gazon sauvage, planter un maximum d'espèces indigènes ou encore récolter et échanger des semences mellifères

  • Laisser pousser les pissenlits

  • Ne pas utiliser de pesticides/insecticides dans son jardin (bien se renseigner sur les ingrédients des produits utilisés dans le jardin parce que les étiquettes sont parfois trompeuses)

  • Encourager une agriculture biologique et écologique (producteurs locaux comme Équiterre, Capé ou Bio Locaux)

  • Véhiculer l’information et sensibiliser ses proches à la situation des abeilles sauvages!

Construire un nichoir à abeilles!


Comment on étudie et recense les abeilles sauvages?

Comme pour la plupart des groupes d’insectes, il n’est pas possible d’identifier toutes les espèces avec des photographies ou des observations simples. C’est possible seulement pour quelques espèces bien distinctives. Même si les photographies permettent parfois l’identification au genre, cette information a peu de valeur dans l’élaboration des listes d’espèces. Ainsi, deux méthodes sont le plus couramment utilisées lorsque vient le temps de recenser les abeilles sauvages: le filet entomologique et les pièges bols. Comme pour la plupart des insectes, le recensement des espèces requiert qu’on puisse observer certains critères d’identification au binoculaire avec des spécimens épinglés.

Où les trouver?

À proximité de n’importe quelle source de nectar et de pollen.

Quand les chercher?

Elles émergent dès le mois de mars et s’en vont hiberner à l’automne.

Techniques de capture et de conservation:

Afin de connaître la diversité des espèces d’abeilles qui vivent dans un habitat, il est valable de combiner une méthode de collecte active (filet entomologique) et passive (piège bol). 

Technique au filet

Ressources pour le matériel